- La vie du projet
- LIFE Terra Musiva
Des éleveurs adaptent la lutte contre le parasitisme
Même à faible dose, de nombreuses molécules utilisées dans les vermifuges (Ivermectine, par exemple) conservent leurs propriétés insecticides dans les déjections animales. Cela entraine une mortalité massive des insectes coprophages et une mauvaise dégradation des bouses. Dans le cadre du LIFE, 12 éleveurs volontaires sont accompagnés pour tester ou renforcer la gestion éco-raisonnée du parasitisme sur leurs élevages. Il s’agit en premier lieu de privilégier la prévention : alternance entre pâture et fauche, vide sanitaire, renforcement du système immunitaire via l’alimentation (plantes tanniques) ou des compléments, etc. L’observation des signes cliniques et les analyses coprologiques permettent d’évaluer si un traitement ciblé est nécessaire et d’éviter les traitements systématiques. Dans le cas où un traitement curatif chimique est nécessaire, les éleveurs cherchent à éviter les molécules dites à large spectre, à tenir compte des périodes sensibles et/ou à traiter en bâtiment ou sur des parcs dédiés pour réduire l’impact sur la biodiversité. Certains éleveurs donnent même priorité aux traitements curatifs naturels (phyto- ou aromathérapie). L’idée ? Traiter autant que nécessaire mais aussi peu que possible. C’est bon pour la biodiversité, et pour le porte-feuille !
Des agriculteurs/trices expérimentent ou consolident des pratiques favorables à la biodiversité
Dix exploitations sélectionnées suite à l’appel à projet Terra Musiva bénéficient d’un soutien technique et financier pour développer des pratiques ou créer des infrastructures agroécologiques favorables à la biodiversité. L’équipe du LIFE (FDCIVAM, COGard, SMGG, CEN Occitanie, Chambre d’agriculture du Gard) a accompagné les agriculteurs sur des projets variés : conception puis implantation de haies, conseil pour l’adaptation d’itinéraires techniques, sélection et implantation de couverts qui répondent aux enjeux de production tout en étant bénéfiques à la biodiversité, restauration de parcours de pâturage par débroussaillage et élaboration d’une notice de gestion pastorale, mise à disposition de matériel permettant de privilégier le désherbage mécanique au désherbage chimique, etc. Au total, les investissements réalisés ou prévus (travaux, matériel, semences) représentent près de 200 000 €. Les agriculteurs/trices réalisent également certains suivis en intégrant le réseau de l’Observatoire Agricole de la Biodiversité.Des éleveurs pâturent selon un cahier des charges agroenvironnemental
Notre territoire regorge de pelouses et de prairies qui abritent des espèces floristiques et faunistiques remarquables. Afin de préserver certaines plantes ou de favoriser la reproduction, la nidification et l’alimentation de certains oiseaux, il convient d’adapter les pratiques pastorales : pâturer à des périodes précises, respecter le niveau de raclage recommandé, etc. Dans le cadre du LIFE Terra Musiva, une douzaine d’éleveurs se sont portés volontaires pour pâturer selon un cahier des charges pastoral adapté à la préservation des pelouses et des passereaux sur les sites des Garrigues de Lussan ou des gorges du Gardon. D’autres sont engagés sur des mesures favorables à l’Outarde canepetière sur la plaine de St Chaptes.
A nous tous d’accompagner et de valoriser davantage nos agriculteurs
Tenir compte voire préserver la biodiversité dans les systèmes d’exploitation n’est pas seulement essentiel, c’est possible. Les agriculteurs et agricultrices volontaires participant au LIFE Terra Musiva le prouvent, comme tant d’autres sur notre territoire, qui ne sont pas toujours visibles ou valorisés. Il n’y a toutefois pas de réponse unique, ni de recette miracle. Il convient donc de soutenir les agriculteurs/trices qui s’engagent dans cette voie, mais aussi d’encourager les démarches, les structures et les politiques publiques permettant de les accompagner techniquement et financièrement.
