Pourquoi l’accompagnement des éleveurs sur la gestion éco-raisonnée du parasitisme est-il nécessaire ?

De nombreux projets et études ont confirmé l'impact des traitements antiparasitaires sur les insectes coprophages : même à faible dose, certaines molécules classiquement utilisées (ivermectine, doramectine, etc.) conservent leurs propriétés insecticides dans les fèces du bétail, entraînant un risque de toxicité pour les insectes coprophages. La durée d'élimination donc d'impact desdites molécules peut être importante, variant de 10 à 150 jours, selon la voie d'administration (intramusculaire, orale).

Or, les insectes coprophages représentent une source importante d’alimentation pour de nombreuses espèces d’oiseaux ou de chauve-souris, dont certaines d’intérêt communautaire comme le Grand rhinolophe ou le Petit murin. Celles-ci souffrent non seulement de la disparition de leurs proies mais aussi de la bioaccumulation des toxines.

Outre leur rôle dans la chaîne alimentaire, les insectes coprophages jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes. Responsables de la décomposition des déjections, ils améliorent la qualité des sols et limitent la survie des parasites présents dans les excréments par compétition ou transport d’acariens consommateurs de nématodes et de larves de mouches.

Il est donc nécessaire d'accompagner les éleveurs, centres équestres et autres détenteurs de bétail ou d’animaux “de rente” afin de réduire voire supprimer l’impact négatif des traitements antiparasitaires sur les écosystèmes et les espèces patrimoniales à travers une approche intégrée.

En quoi consiste l’accompagnement des éleveurs ?

  • Un diagnostic des pratiques liées à la gestion antiparasitaire sera réalisé chez les éleveurs volontaires. Il comprendra d’une part un audit vétérinaire précis, basé sur une analyse coprologique, et d’autre part un diagnostic croisé éco-pastoral qui s'appuiera sur les pratiques d’élevage et de pâturage et sera mené par le SMGG, le CEN Occitanie et la Chambre d’Agriculture du Gard.
  • Un plan d'action individualisé sera alors proposé aux éleveurs. Il s’articulera autour du triptyque suivant : stratégies préventives et renforcement de la prémunition des animaux, réduction de l’impact des traitements curatifs, pratiques alternatives aux vermifuges de synthèse.
  • Les éleveurs bénéficieront d’un suivi régulier pendant toute la durée du projet
  • Des visites d'exploitation ayant mis en place une gestion raisonnée du risque parasitaire seront organisées pour les éleveurs volontaires.
  • Des rencontres ouvertes au public seront également proposées pour donner la parole aux éleveurs et favoriser l’échange d’expériences et l’essaimage des bonnes pratiques.

Le projet dans le temps

  1. Étape 01 - Automne et hiver 2022

    Diagnostic des pratiques

  2. Étape 02 - Printemps 2023

    Elaboration des plans d’actions

  3. Étape 03 - Hiver à printemps 2023

    Visites d’exploitations

  4. Étape 04 - Printemps 2023 à printemps 2025

    Suivi des éleveurs

  5. Étape 05 - Printemps à automne 2025

    Rencontres et restitutions