Pourquoi des aménagements en faveur des espèces proies de l’Aigle de Bonelli sont-ils nécessaires ?

Le régime alimentaire de l'Aigle de Bonelli est assez bien connu en Europe occidentale, où il se nourrit préférentiellement de lapins de garenne (Oryctolagus cuniculus) et de perdrix rouges (Alectoris rufa), mais aussi de pigeons ramiers (Columba palumbus), de pigeons domestiques (Columba livia) ou encore de corvidés (corbeaux, corneilles, pies, etc.).

Le recul de leurs habitats, leur destruction directe ou encore les maladies virales (myxomatose, VHD) sont autant de causes de la raréfaction des principales proies de l’Aigle de Bonelli . C’est ainsi que le lapin de garenne est aujourd’hui considéré comme « quasi menacé » sur la liste rouge française de l’UICN. A l'inverse, des espèces opportunistes telles que les pigeons sauvages ont été favorisées.

Or, la raréfaction des proies préférentielles de l’Aigle de Bonelli (lapins et perdrix) affecte directement la productivité de ce dernier, la condition physique des oisillons ainsi que la survie des adultes. Sur les garrigues de Lussan, cela pourrait constituer l'un des freins au cantonnement de nouveaux couples sur des sites à fort potentiel. Par ailleurs, cela pourrait expliquer la faible productivité sur le territoire : 1, contre 1,09 à l’échelle nationale.

Qu’allons-nous faire en faveur des espèces proies de l’Aigle de Bonelli ?

  • Afin de soutenir les populations de lapins de garenne, quatre réseaux de garennes seront constitués. Chaque réseau comportera une garenne principale, composée d’une structure en terre et pierre sèche, ainsi que des garennes satellites constituées de souches et de terre végétale. Des opérations de repeuplement seront menées en complément.
    Un important travail de rencontres, d’échanges et de concertation avec les communes, propriétaires fonciers et usagers sera mené au préalable afin de définir les sites d’implantation et modalités d’entretien des aménagements.
  • Une consommation réduite des proies préférentielles de l’Aigle de Bonelli peut être compensée par la consommation de proies alternatives, à condition que celles-ci soient suffisamment abondantes. La création ou restauration de 3 pigeonniers permettra d’offrir une ressource alimentaire complémentaire aux rapaces.
    Au regard du caractère innovant de cette action, une étude préalable sera conduite afin de préciser les conditions écologiques d’implantation, les modalités de valorisation économique et de pérennisation des pigeonniers.

Le projet dans le temps

  1. Étape 01 - Hiver 2022 à printemps 2023

    Etudes préalables et définition des sites d’implantation

  2. Étape 02 - 2023

    Construction des garennes

  3. Étape 03 - 2024

    Construction des pigeonniers