Pourquoi la gestion éco-pastorale des milieux ouverts est-elle nécessaire ?

Les milieux ouverts pastoraux constituent des réservoirs majeurs de biodiversité : ils comportent de nombreux habitats patrimoniaux tels que les pelouses à brachypode rameux et plus de 80 espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire dont l’Aigle de Bonelli, l’Alouette lulu ou encore le Pipit rousseline.

Cependant, sans action récurrente des herbivores, ces milieux sont progressivement colonisés par des ligneux bas (chêne kermès, ciste) puis des ligneux haut (chêne vert) jusqu’à former des habitats à la diversité plus banale. Les surfaces de parcours substeppiques ont ainsi reculé de 94% en 50 ans sur le territoire, couvrant aujourd'hui 100 ha, soit moins de 1% de la surface totale des sites Natura 2000, tandis que les espèces inféodées aux milieux ouverts se sont retrouvées privées d'habitats préférentiels.

Un entretien régulier et maîtrisé par les troupeaux est donc nécessaire pour maintenir cette végétation à ce stade bien précis. Outre la conservation de la biodiversité, l’activité pastorale répond à d’autres enjeux : préservation de la qualité des paysages ou encore lutte contre les incendies, qui se multiplient.

En quoi consiste l’accompagnement des éleveurs ?

  • Des visites d’exploitation et des entretiens seront réalisés avec 10 éleveurs volontaires implantés sur les sites Natura 2000 du Camp des garrigues, des gorges du Gardon et des garrigues de Lussan. Un diagnostic croisé éco-pastoral permettra de mieux connaître l’exploitation et les pratiques d’élevage ainsi que d’identifier les leviers d’action (SMGG, avec l’appui de la Chambre d’Agriculture et du CEN Occitanie)
  • Par la suite, des plans de gestion sont rédigés ou actualisés. Ils comprennent des préconisations liées aux secteurs et pressions de pâturage afin de répondre aux enjeux de conservation tout en optimisant la ressource fourragère. Les éleveurs bénéficieront d’un suivi régulier pendant toute la durée du projet.
  • En parallèle de cet accompagnement et des travaux de débroussaillage, quatre lavognes seront construites sur les garrigues de Lussan et les gorges du Gardon afin de soutenir l’activité pastorale. Ces bassins de collecte des eaux de pluie permettent d’assurer l’approvisionnement en eau des troupeaux en garrigue. Véritables oasis, ils bénéficient également à la faune sauvage.
  • En fin de projet, des ateliers techniques seront organisés afin de permettre les retours d’expériences et alimenter la réflexion collective sur une meilleure prise en compte des enjeux écologiques dans les pratiques pastorales.

Le projet dans le temps

  1. Étape 01 - Automne 2022

    Entretiens diagnostics

  2. Étape 02 - Automne 2022

    Adaptation ou réalisation des plans de gestion

  3. Étape 03 - 2024

    Construction de 4 lavognes

  4. Étape 04 - 2023 à 2026

    Accompagnement de l’éleveur tout au long du projet

  5. Étape 05 - Printemps 2026

    Ateliers techniques et de restitution